A voir la dernière
prestation des bagnolais on en vient presque à regretter que le dénouement
concernant l’accession soit venu si tôt. Le niveau de jeu proposé samedi
soir à Nîmes face à l’USAM n’a pas enthousiasmé le maigre public qui
avait répondu présent en ce 1er mai, loin sans faut. Dès les
premiers ballons on comprenait vite que l’on allait pas assisté à une partie
de plaisir à cause de nîmois motivés et décidés à faire tomber le second
du championnat faut de ne pas avoir pu accrocher le premier Perpignan. Il serait
présomptueux de dire que Nîmes a gagné seulement parce que Bagnols n’a pas
joué. Au delà de la motivation, les nîmois malgré des gabarits limités ont
su s’adapter aux défauts de leurs adversaires et contrer leurs qualités. Alliant vitesse et mobilité, ils prenaient rapidement un
avantage qu’ils n’allaient jamais abandonnés. Côté bagnolais il semble
qu’il n’y ait plus d’essence dans le moteur. La décompression paraît
totale tant le jeu collectif s’est liquéfié. Du coup on eu droit à un jeu
par intermittence par un collectif disloqué et peu enclin à faire ensemble les
efforts nécessaires. Quant il n’y a plus de cohérence commune
l’individualisme règne en maître et l’on est alors à la merci d’un
hypothétique coup de génie ou tout simplement de son adversaire. La défense
s’est montrée plutôt passive face à des joueurs sans vraiment de taille
mais avec une volonté enviable. Et quand rien ne va tout s’enchaîne, même
les balles sans grosse puissance fuyaient les mains réputées d’un gardien
sur le coup désemparé par si peu d’agressivité de la part de ses coéquipiers.
Côté offensif la base arrière a abusé de passes latérales et les
interceptions se sont alors transformées en banderilles meurtrières.
Fred Pollet a montré la voie par un jeu orienté vers le
but dans le premier quart d’heure sans être véritablement imité. A
6-2 les bagnolais manquaient 2 pénaltys mais malgré cela on crut au réveil
lorsque menés de 4 buts (8-4) les bonnes affaires s’enchaînées pour
diminuer l’écart au strict minimum (8-7). Hélas cela n’était
qu’illusion et les nîmois entraient au vestiaire à la pause avec une avance
intéressante de 3 buts (12-9).
Le début de la seconde période
donnait l’impression qu’une envie subite de jouer était revenue. Plus
mobiles et axés vers le but adverse le jeu bagnolais retrouvait des couleurs à
l’image de Philippe Baumet finisseur d’une belle action collective. Florent
Neboit y allait d’une superbe lucarne tandis que Cyril Derradji convertissait
ses pénaltys (15-13). Lorsque Renaud Saperes concluait un contre à 15-14 on se
disait qu’un peu plus d’application défensive donnerait raison aux
bagnolais. Au lieu de cela, la défense trahissait ces nouvelles intentions en
subissant les assauts adverses. L’écart reprenait du tonus et les bagnolais
en ce dernier quart d’heure lâchaient prises (20-15). La fin de match n’était
qu’une parodie pour les bagnolais et une véritable récompense pour des nîmois
motivés. Pas grand chose de plus à dire si ce n’est de constater que la différence
au final était de 8 buts pour un score sans équivoque de 27-19. Belle claque
pour une équipe à la recherche d’un état d’esprit envolé. Cette fin de
championnat finit par pourrir les capacités d’un collectif incapable de
trouver du plaisir dans ces derniers matchs. Certes la volonté est sur le
terrain mais inconsciemment le mental est ailleurs. Le résultat est sans équivoque
mais la manière l’est encore plus. Les bagnolais ont choisi la meilleure voie
pour hypothéquer une bonne préparation pour la finale de la Coupe de la Ligue.
Cette prestation en finale risque fort d’être la conséquence de ces derniers
sorties. Véritable enjeu, cette coupe devrait bonifier un collectif que l’on
a connu conquérant. Au lieu de cela, on perçoit facilement les différents
niveaux de motivation de chacun. C’est sûrement le meilleur moyen pour
fragiliser le collectif. Une réaction est attendue voire espérée pas
simplement pour obtenir une prochaine victoire mais simplement pour mesurer la
force du groupe dans les moments difficiles. Certes il n’y a pas lieu de
dramatiser, mais le constat actuel risque de ne pas rendre service pour la suite
et même de laisser quelques traces. Messieurs les joueurs, il est temps de vous
montrer à la hauteur de votre entraîneur qui veut toujours gagner quelque soit
l’adversaire. Pas de catastrophisme, pas de quoi pleurer, et on le répète
pas de dramatisation. Juste des interrogations.