Heureux ! Le mot paraît pourtant bien faible pour exprimer le ressenti et la
joie exprimée à l'issue d'une rencontre qui restera dans la mémoire de
chacun, comme un point final à une saison magnifique. Aujourd'hui, les
joueurs sont fiers et heureux. Et comment ne pas être déterminé lorsque l'on
voit autant de supporters faire le déplacement. Dirigeants, parents, amis,
jeunes licenciés et parents de ces enfants, des coeurs acquis à la cause et
que personne ne voulait décevoir. 25 victoires en 26 journées pourraient
laisser croire à une ballade tranquille mais il n'en fut rien. Car rester
quasi-invaincu demande des tonnes de détermination, une montagne de
caractère et un cargo chargé de talent. Bien des fois, le couperet est passé
près. La souffrance, la frustration, et bien d'autres sentiments ont souvent
accompagné les joueurs au cours des nombreux matchs. Mais au bout et à
chaque fois, ils ont su se montrer plus fort ... sauf une fois. Une fois qui
a marqué les esprits au point de pousser les volontés au plus haut point. La
rencontre d'hier soir peut en témoigner. Entre des bagnolais ayant tout à
gagner et des Cheminots nîmois voulant effacer le revers subi à
Marguerittes, le tout dans une salle indigne d'un tel rendez-vous qui a
accueilli ce sommet de Pré-Nationale. Les premières minutes donnaient le ton
dans une partie s'annonçant très vite comme serrée et acharnée. En
délicatesse défensivement les bagnolais subissaient quelques peu.
Côté
offensif, une défense haute avec 3 joueurs avancés amenait un jeu inédit
mais fait de bons sens. Des prises d'intervalles rapides et des entrées
d'ailiers dans le dos du premier rideau permettaient de tenir le cap (4-4).
Mais peu à peu, quelques tirs sur les poteaux trahissaient les solutions
trouvées et un score qui ne voulait pas se décider. Côté défensif cela
n'allait guère mieux à cause de Cheminôts percutants. L'écart gonflait aussi
vite que dangereusement (9-5) avant qu'un temps mort n'amène une piqûre de
rappel sur les fondamentaux à appliquer. La remontée rapide au score était à
ce prix. Des joueurs plus soudés devant un Sylvain Pesenty retrouvé et
auteur d'arrêts importants qui projetaient tout ce petit monde vers l'avant
pour infliger un 0-4, propice à recoller au score (10-10). Alors que la
pause approchait à pas de géant, c'est même les "Rouge et Vert" qui prenait
l'avantage. Avantage de courte durée puisqu'un pénalty transformé ramenait
tout le monde dans les vestiaires sur une égalité parfaite (11-11).
Il fallait absolument que les 30 dernières minutes de cette saison soient consistantes. Cela passerait par le collectif ou ne passerait pas. Non pas que l'on attendait un niveau de handball jamais atteint mais les valeurs du groupe devaient jaillir pour espérer la lumière. L'énergie et le courage en faisait partie. Il en a fallu pour résister à des moments intenses et difficiles. Après 10 minutes, les bagnolais croyaient avoir marqué le coup avec trois buts d'avance (15-18), mais les Cheminots ne déraillaient pas. Mettant à profit leurs ailiers et quelques supériorités numérique, l'avantage rétrécissait au point de s'estomper carrément (18-18). Mais le handball ne ressemble à rien d'autre au niveau de l'intensité et de l'émotion. Renaud Saperes menait ses troupes à la lutte avec un Jérémy Barbette efficace au poste d'arrière droit. Quelques bons coups bien exploités, des exclusions temporaires qui changeaient de camp. Bref il n'en fallait pas plus pour exprimer toute l'envie des joueurs et leurs bras levés après chaque but marqué. Baptiste Combaluzier retrouvait le sourire et l'efficacité sur son aile droite jusqu'à ce que Florent Neboit sorte quelques bons tirs de loin au bon moment. Difficile de citer tout le monde dans ces temps forts d'émotion mais Stéphane Zabar dans ses buts, peu à l'aile sur les tirs de l'aile, montrait toute son envie sur des duels déterminants (20-21). Alors que l'on s'approchait des 10 dernières minutes, une bascule allait s'opérer dans les têtes de tout le monde. Un avantage de 2 puis 3 buts face à des Cheminots résistants mais en manque de souffle et de solution. Quelques exclusions côté nîmois faisait mal au point que chacun sentait la belle histoire arrivée. Un peu d'exaspération bien légitime chez les Cheminots et une envie de "toujours plus" pour les bagnolais (22-26). Les dernières minutes sentaient le bonheur et la Nationale 3. L'excitation, la joie, les regards partagés, gagnaient sur la fatigue, l'énergie dépensée et un mental fortement sollicité (23-27). Quant à la dernière minute, elle était certainement la plus agréable du match pour l'entraîneur. La tension du match pouvait alors exploser lorsque les deux arbitres libéraient les deux équipes sur le score de 24-28. L'explosion et l'effusion de joie étaient totales après une rencontre qui avait longuement patientée pour livrer son verdict. Côté bagnolais, des sauts de joie, des cris, des étreintes. Une envie de tout exprimer par un regard et une accolade. Une aventure formidable conclue loin des Eyrieux montrent la solidité d'un groupe au travers d'une saison qui restera dans les annales avec une accession légitimée un soir de mai 2009. Reste à disputer une demi-finale de Coupe. Mais cela attendra un peu.
Ils ont participé à l'aventure : Stéphane Zabar, Sylvain Pesenty, Julien Souche, Baptiste Combaluzier, Stephen Diaz, Romain Pons, Denis Berthommier, Benjamin Perez, Richard Broche (cap), Florent Neboit, Jo Gauvin, Renaud Saperes, Jérémy Barbette, Martial Richard, Khalil Sandadi, Guillaume Alegre ... et l'entraîneur Raymond Mercier accompagné du Kiné Michel Geoffray.
Les buteurs/acteurs : Sylvain Pesenty puis Stéphane Zabar, Jérémy Barbette (7 dont 4 pénaltys), Renaud Saperes (6), Baptiste Combaluzier (6), Jo Gauvin (3), Florent Neboit (3), Julien Souche (2), Khalil Sandadi (1), Richard Broche, Martial RIchard, Stephen Diaz.