Battu mais pas abattu

On s'attendait à une grosse lutte armée durant 60 minutes entre deux collectifs visant l'accession, mais on a finalement eu droit à un scénario imposé par une équipe de Marguerittes déterminée et mettant à profit des arguments de qualité. Les bagnolais visiblement en manque de rythme et de densité physique n'ont jamais pu inquiéter leurs adversaires à cause d'une faillite collective  sensible dès les premiers instants. Cela n'enlève au mérite de la prestation fournie par Marguerittes car leur jeu collectif associé à un gros impact physique leur a toujours été bénéfique. Après seulement 5 à 6 minutes de jeu, le score semblait à peine croyable (6-1) et la réaction bagnolaise se faisait attendre. Après 10 minutes, le 9-2 imposait un changement de ton si l'on voulait croire à un possible retour. Mais hélas, ce grand écart poussait les Rouge et Vert à rechercher des solutions individuelles et à des choix souvent mal venus. Pourtant, les rares tentatives collectives offraient des solutions traduites en but malgré des infériorités numériques qui n'arrangeaient pas la sauce. Visiblement, cela ne suffisait pas à convaincre des joueurs plus soucieux d'inverser individuellement la tendance plutôt que de garder patience au prix de choix plus collégiaux. Le score enflait trop vite pour des bagnolais incapables de réagir (15-5). Toutefois, une réaction allait tout de même intervenir à 10 minutes de la pause. Dans ces pires circonstances, la cause justifiait un changement stratégique qui pouvait s'avérait payant ou destructeur. Heureusement, la volonté bagnolaise à ne pas mourir payait un sursis face à une équipe de Marguerittes en mal de circulation de balle et donc de solution. Du coup, l'espoir revenait grâce à un écart moins criant (16-9). Une défense plus accrocheuse et plus ambitieuse permettait de récupérer des ballons. Les locaux subissaient à leur tour des exclusions temporaires. Au prix d'un moteur en surrégime, les bagnolais retrouvaient des couleurs malgré un écart toujours important. La pause stoppait net l'élan enclenché mais il amenait une touche positive après la tempête ramassée en pleine gueule (17-10). Tout restait possible dans la tête des joueurs d'autant que ce moment de repos permettait de recadrer certains aspects tactiques mais surtout de regonfler le mental.

Les premières minutes de la seconde période relançaient un public bagnolais venu en nombre. Cela faisait chaud au coeur de se sentir soutenu dans ces moments aussi difficiles. Une défense plus soutenue, des attaques enfin concrétisées collectivement maintenaient un suspense toujours fragile (18-12). Mais Marguerittes, bien aidé par des gardiens de but efficace, repoussait les velléités bagnolaises. Et comme toujours, lorsqu'on ne marque pas, on finit par prendre des buts. Et dans les circonstances du match, difficile voir impossible d'éviter l'agacement. Ce dernier traduisait des airs d'impuissance jusqu'à prendre le pas sur le jeu après seulement 10 minutes (21-12). Les exclusions temporaires, face à  un adversaire en verve, tombaient sur des têtes déjà bien lourdes et glaçaient l'ambiance. Évidemment, plus personne ne pensait à un possible retour mais plutôt à une sortie un peu plus digne que l'entrée. Quelques sursauts jaillissaient de ci et de là mais tout le monde avait bien compris que la loi aujourd'hui était imposé par une équipe de Marguerittes solide et efficace. Amenés par un Arnaud Vielzeuf, véritable chef d'orchestre, les marguerittois enfonçaient les clous pour sceller les planches de leur succès (32-20). Les dernières minutes s'inscrivaient dans la continuité même si quelques derniers excès  d'orgueil adoucissaient la déception. Au final, Marguerittes s'impose 34-25 grâce à une prestation de très bonne qualité. Côté bagnolais, la déception était grande surtout à cause de la prestation globale de l'équipe. Jamais vraiment en mesure de lutter à armes égales, nos joueurs ont fournis un vrai non match. Cette défaite fait mal de part les circonstances mais aussi et surtout parce que c'est la première. Lorsqu'on collectionne les victoires, celles-ci masquent des imperfections beaucoup plus visible en cas de défaite. Mais, et il y a un Mais avec un M majuscule. On ne peut effacer le parcours effectué jusque là avec 23 victoires au compteur. L'équipe est toujours première au classement et possède toujours son destin en main. Ce n'est pas une défaite qui doit amener le doute. La seule chose pour les joueurs est la remise en question personnelle avant d'aborder la suite et ce, pour le bien du collectif. La réception le week-end prochain d'Argelès devait de toute façon se conclure par une victoire quelque soit le résultat à Marguerittes. C'est juste désormais devenu une obligation de l'emporter. Tous les scénarios possibles étaient connus avant ce samedi. La déception ne doit pas fragiliser le groupe, mais bien contraire, elle doit le relancer avec force et caractère. Après avoir livré un match de petits garçons, il va falloir réagir comme des hommes.

 

Les acteurs/buteurs : GB : Sylvain Pesenty (4 arrêts) puis Stéphane Zabar (13 arrêts), Florent Neboit (4), Renaud Saperes (5), Benjamin Perez (5), Julien Souche (3), Jo Gauvin (2), Richard Broche (2), Jérémy Barbette (2), Guillaume Alegre (2).