Une fin de mois difficile confirmée

Par une belle après-midi de printemps un piège avait été tendu du côté de Frontignan par une équipe bien décidée à faire chuter le premier de la classe.  L'entame de match augurait d'une belle maîtrise du jeu (1-3) surtout grâce à une défense bien organisée. L'affaire se présentait bien même si les montées de balle ne disposaient pas toujours des meilleurs choix de la part d'attaquants en période de chauffe. C'est du moins ce que l'on espérait, d'autant que l'arrière garde héraultaise ne semblait pas suffisamment mobile pour éviter à nos ailiers d'engager le duel avec le gardien. Mais on allait vite déchanté quelques minutes plus tard et plus précisément au quart d'heure de jeu.  La faute à une défense en manque de discipline et de respect des consignes. Du coup, les artilleurs locaux trouvaient des solutions de shoot jusque là rendues difficiles (9-9). Si l'on ajoute à cela, des possibilités gâchées et répétées à cause de pied en zone ou tir en mal de cadre, il n'en fallait pas plus pour créer une situation d'équilibre entre les deux équipes. La hiérarchie semblait bousculée même si les bagnolais donnaient l'impression de pouvoir réagir à tout moment. Mais ce dernier se faisait attendre dans une période qui égrenait les minutes à la vitesse des secondes. Chaque équipe se rendait coup pour coup ou plutôt but pour but, dans une partie d'échec jouée à un faux rythme.  Seulement à cet instant, les frontignanais menaient le bal au son d'une musique qui cassait les oreilles bagnolaises (14-13). La pause arrivait avec précipitation mais en totale contradiction avec une vitesse de jeu sous chloroforme. Le score de 16-15 était en faveur des résidents proches de l'étang de Thau mais l'écart ne signifiait pas d'une quelconque issue dans un match ou l'agacement dominait côté bagnolais.
Un peu de repos et quelques consignes en cours de digestion, il fallait repartir dans une deuxième période propre à effacer la première. Les premières minutes n'étaient guère rassurantes puisque des exclusions à répétition venaient brouiller une éventuelle remontée. Le moment de faire le dos rond pour solliciter une éventuelle tempête était venu. L'écart de 3 buts pour Frontignan reflétait l'incapacité des Rouge et Vert à transformer leurs tirs en buts (20-17) et à défendre deux fois de suite sans encaisser de but. La sortie définitive de Khalil Sandadi allait sonner le début d'une révolte animée et poussée par Jo Gauvin. Comme quoi le mal peut entraîner le bon. Cela regonflait le bateau bagnolais au point de retrouver une équilibre plus conforme. Plus présents en défense et plus percutants offensivement, Renaud Saperes et ses collègues inversaient les rôles entre le poursuivi et le poursuivant (21-22). Néanmoins les affaires restaient serrées jusqu'à ce qu'un air plus respirable vienne oxygéner le tableau d'affichage (22-24). Deux buts d'écart et d'avance semblaient énormes tant la souffrance était réelle. La prise  en stricte sur Jérémy Barbette  ne perturbait pas l'organisation et la percussion retrouvée. De plus, la fatigue gagnait du terrain côté Frontignan. Même si les bagnolais n'étaient pas de la première fraîcheur, c'est au courage et avec abnégation que chacun allait apporter sa pierre à l'édifice. La différence se traduisait par un écart de 3 buts qui allait se figer finalement à 4. Les arbitres sifflaient la fin de ces 30 dernières minutes sur un score de 26-30.

La prestation réalisée n'a pas été de haut vol, loin s'en faut, mais sans jouer un handball digne du week-end dernier, les joueurs ont su s'arracher pour prendre 3 nouveaux points là ou d'autres n'en n'ont pris qu'un. Il vaut mieux gagner dans la douleur que perdre avec honneur. On se souvient que l'année passée Frontignan l'avait emporté. L'important était que cela ne se reproduise pas.